Appartenances-Genève et Appartenances-Vaud travaillent depuis de nombreuses années à la reconnaissance et à la concrétisation du droit à un interprète communautaire pour les patient-e-s allophones.

Après l’échec devant le Conseil national de l’initiative parlementaire de Mme Anne-Catherine Menétrez-Savary « 06.428 – Droit aux soins pour les patients allophones » et celle auprès du Conseil des Etats de M. Luc Reccordon « 08.3642 – Interprètes allophones dans le domaine de la santé« , qui visaient toutes deux à trouver des solutions pour le remboursement des interprètes communautaires, nous avons demandé un avis de droit à Me Ariane Ayer.

Le 9 novembre 2009 à Berne, à l’occasion du congrès « Interprétariat communautaire: intégration par le trialogue », l’ensemble des personnes présentes à la table ronde ont réaffirmé l’importance d’un financement des interprètes. Les représentants des offices fédéraux (OFM/OFSP) ont également dit clairement que les cantons devaient faire le nécessaire pour financer l’interprétariat.

Le 30 septembre 2010, Appartenances-Vaud a organisé les Assises romandes de l’interprétariat communautaire. A cette occasion, les représentants des offices fédéraux ont, à nouveau, insisté sur l’importance d’un financement cohérent de l’interprétariat communautaire, interpellant les autorités cantonales.

En novembre 2011, à Genève, Mme la députée Esther Hartmann déposait une question écrite « Interprétariat communautaire: Quelle est la politique du Conseil d’Etat?»

Également fin 2011, un groupe de travail s’est créé afin d’aborder les enjeux autour de l’interprétariat communautaire et de son financement en vue de l’introduction du Programme d’intégration cantonal (PIC). Ce groupe de travail, composé de l’association Pluriels, l’Arcade des sages-femmes et d’Appartenances-Genève, ainsi que de la Croix-Rouge genevoise et de l’Hospice général, a mis sur pied un colloque intitulé « Rencontre sur l’interprétariat communautaire: pratiques genevoises et enjeux » qui a eu lieu le 1er novembre 2012 au Muséum d’histoire naturelle.

En 2012, devant les difficultés que nous avions à trouver un financement pour nos heures d’interprétariat de l’année, nous avons contacté Mme la députée Esther Hartmann afin qu’elle dépose une question urgente écrite : « Quelles mesures compte prendre le Conseil d’Etat afin de soutenir, avant 2014, les associations faisant appel à des interprètes communautaires ?» Mme Hartmann terminait sa question par cette interrogation: « Le Conseil d’Etat semblait envisager la mise en œuvred’une politique d’intégration dans laquelle le financement des interprètes communautaires pourrait être pris en compte. Dans cet intervalle, le Conseil d’Etat pense-t-il prendre des mesures de soutien financier pour des intervenants dont il a reconnu lui-même l’utilité ?»

Depuis l’entrée en vigueur du Programme d’intégration cantonal qui introduit l’interprétariat communautaire comme un des piliers de l’intégration des personnes migrantes, la question du financement reste problématique et nous continuons à sensibiliser les politiques aux difficultés qu’ont les petites institutions comme la nôtre à financer cette prestation. A cette fin, nous avons constitué un petit groupe de travail composé d’Appartenances-Genève, de l’Arcade des sages-femmes, de Pluriels et de Solidarité Femmes. Le but de ce groupe de travail est de trouver un financement pérenne pour les associations utilisatrices du service d’interprétariat communautaire de la Croix-Rouge afin de pouvoir offrir aux personnes migrantes les prestations sociales et de santé qui faciliteront leur intégration.