Les migrantes enceintes présentent un risque accru de développer un stress périnatal. En effet, il n’est pas rare qu’une grossesse survienne avant qu’elles ne soient bien établies, alors qu’elles ont encore peu de réseau social et connaissent mal le fonctionnement des institutions médico-sociales.

La grossesse est une transition de vie majeure, potentiellement anxiogène pour toute femme, et implique d’importants remaniements physiques et psychiques. Or, au-delà d’un certain seuil, le stress périnatal peut avoir des conséquences néfastes sur la santé de la mère et de l’enfant. Différentes études montrent que les migrantes présentent davantage de complications pré- ou post-partum aussi bien sur le plan physique (déroulement de la grossesse et de l’accouchement) que sur le plan psychologique (anxiété et/ou dépression). Celles qui ont un statut légal précaire font partie des plus à risque de développer un stress périnatal.

Les participantes à un programme de préparation à la naissance pour femmes non-francophones, majoritairement primipares, ont été évaluées à l’aide de l’Edinburgh Postnatal Depression Scale (EPDS) lors du dernier trimestre de la grossesse et à nouveau lors du premier trimestre après l’accouchement.

Les résultats montrent que la dépression prénatale est significativement plus élevée que la dépression postnatale (52% vs 38%), et que pour près d’un quart des femmes la dépression prénatale se poursuit après la naissance de l’enfant. Les femmes cumulant plusieurs difficultés de vie sont les plus à risque de présenter des complications. Les résultats sont discutés en vue de programmes de prévention et d’intervention précoces ciblant cette population spécifique.